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Le blog du coton tige
8 septembre 2005

Nestor

Histoire d'amour numéro trois: 2000, la Passion.

Phase un:

Il s'appelait Nestor, on avait 18 ans, j'étais en terminale, j'étais nouvelle dans le lycée, lui était populaire et délégué de ma classe. Dès le jour de la rentrée trois choses m'ont frappées: 1: il me plaisait. 2: il était littéraire. 3: et il s'appelait Nestor -prénom très significatif pour moi- (là, j'utilise un pseudo bien sûr).

Bref, JE SAVAIS déjà, que nous étions destinés. Mais voilà le hic: je n'étais pas célibataire et pour cause... j'étais avec Raymond. Dès le second ou troisième jour après la rentrée nous étions inséparables... Il y avait une sorte d'alchimie entre nous deux, quelquechose de presque surnaturel, on s'attirait comme des aimants.

[Je vais avoir du mal à retracer toute cette histoire, je veux être au plus près de la réalité, je ne veux rien enjoliver, et j'aimerai que ma version coïncide parfaitement avec la sienne, alors il va me falloir faire un sacré effort de mémoire, afin d'être synthétique et précise.]

Nous ne nous sommes pas lâchés pendant un an. C'était "lui et moi contre le reste du monde". On était géniaux, les autres étaient tous des cons. On étaient des amis, les meilleurs amis du monde, inséparables, complices à l'extrème, passionnés, malins, tendres, ... Notre relation exaspérait tout le monde. Notre classe ne comprenait pas pourquoi on se revendicait AMIS alors que pour eux il était clair que nous sortions ensemble. Nous, on les méprisait pour la basesse de leurs opinions... notre amitié leur paraissait irréelle juste parce que nous étions de sexe différents...

Nestor était: très grand, très maigre, pas sublime, bourré de charme, immature, un peu efféminé, suprèmement intelligent, extrèmement cultivé, riche, énormément de caractère, méchant à l'occasion, puceau à l'époque, flemmard comme personne, et surtout... absolument fascinant.

J'étais à l'époque -et je suis toujours...-: beaucoup plus jolie que lui, extrèmement chiante, disons infernale, intelligente, pas très cultivée, avec un très fort caractère, une personnalité qui l'épatait, une spontanéité qui le désarmait, un corps de rêve, un charme bouleversant... (bon ok, je m'enflamme... mais ya du vrai!), paresseuse incontestable, et dingue de lui.

Notre amitié intense et tumultueuse a duré un an. On se voyait de huit heure du matin à 20h le soir, parfois je dormais chez lui, la nuit on s'envoyait des multitudes de textos (j'ai explosé tous les records mondiaux je pense), la journée soit on séchait les cours et on refaisait le monde dans le café en bas du lycée, soit on rédigeait notre fameux cahier vert pendant les cours. Ce cahier est la trace de nos débats, de notre attachement intense, de nos engueulades quotidiennes, de l'évolution de notre relation, de nos délires, etc... Je l'ai toujours d'ailleurs, et parfois je l'ouvre avec nostalgie et je me dis qu'on était vraiment immatures mais tellement complices! Il faut savoir qu'à la base, au début de l'année on était une bande de cinq, et que petit à petit Nestor et moi avons évincé chaque personne une par une, afin de se retrouver tous les deux. Beaucoup de gens dans la classe ne nous appréciait pas (il faut savoir que nos disputes plus que quotidiennes étaient violentes et théatrales, et surtout pas au gout de tous ces lycéens studieux...), et moi qui suis pourtant sensible à l'opinion qu'on peut avoir de moi, je n'en avais absolument rien à faire cette année là. Seule ma relation avec Nestor importait.

Au fil des jours, notre simbiose s'est accentuée... jusqu'à l'attirance physique. Lui était attiré par moi dès le début, moi non, et puis avec le temps... Parfois nos jeux allait jusqu'au baiser, bref, furtif, intense, électrisant.

De même un jour, les nuits que l'on passait ensemble sont devenues plus ambigues... Attention  rien d'extraodinaire! Des frôlements, des câlins sans baisers, mais très intenses... Puis il a voulu me voir nue et a été... émerveillé (selon ses dires...) A partir de là c'est développé un désir sans bornes entre nous, un désir énorme et magnifique car jamais assouvi (je n'étais pas célibataire!). Il est même sorti avec une fille cette année là, durant deux semaines à peu près... elle n'a été qu'un instrument pour me rendre jalouse... et j'adorais ça... nous étions les Valmonts de Liaisons Dangereuses (adapté au ciné: "sex intention" film moyen, BO extra... et hymne de mon histoire avec Nestor).

Fin de l'année scolaire: nous avons tous les deux eu notre bac, au grand damn de nos camarades qui avaient trimés comme des dingues et se retrouvaient (pour certains) au ratrapage alors que nestor et moi n'avions strictement rien foutu pendant un an...

Vacances d'été: éloignement. Rentrée: tentative de rapprochement de ma part: rejet CATEGORIQUE de Nestor. Là, j'ai morflé. S'ensuit une longue période de tristesse, d'incompréhension totale (pourquoi ce soudain abandon? qu'avais-je fait?) de malheurs, de vie sans saveur (passer de Nestor à...rien, c'est raide) d'interrogations (comment se faisait-il que je souffrais autant alors qu'il n'avait été qu'un AMI???) petit à petit j'ai réalisé que ça devait être plus que ça... mon entourage m'affirmait que Nestor avait été tout simplement fou amoureux de moi en terminale et que voyant que je ne quitterai jamais Raymond, s'était résigné... Je niais tout en bloc, et harcelais régulièrement Nestor, qui me boycottait évidemment.

Un an à penser à lui sans arrêt, à décortiquer son comportement pour essayer de comprendre... ce qui sautait aux yeux. Il avait été amoureux de moi, avait souffert, et cette magnifique amitié hors norme n'avait existé qu'au début.

Phase deux:

Après un an de souffrances, de larmes, de doutes, de pages noircies sur mes cahiers, de questions sans réponses, ... je lui ai concocté un texto dont moi seule ai le secret et ... on s'est revu, mi-figue, mi-raisin, à Montparnasse.

On aurai dit Jésus Christ avec ses cheveux longs. Il n'était pas à proprement parler ce que je qualifierai de séduisant... ce qui ne ma pas empêchée de finir la soirée chez lui. Je lui ai dis combien il m'avait fait mal, et, comme tous les mecs, il a nié ma souffrance... Nos retrouvailles ont tout de même été concluantes car s'en est ensuivi six mois de relation ambigue (je n'étais toujours pas célibataire). Au début j'étais distante (un an de séparation ça refroidi quand même!), puis nous avons fait prendre tout son sens au dicton "Fuis-moi, je te suis, Suis-moi, je te fuis". Après ce premier mois il m'avait rendu accro, et lui s'est mis à prendre du large... Il est entré dans une phase "je ne vais plus à la fac, je fume deux paquets par jour et je carbure au shit, je ne me lave plus -à quoi ça sert?-, je ne m'alimente plus -pour quoi faire?-, je ne dors plus -perte de temps!- et je boycotte le reste de la planète..."

Bref le mec sympa quoi. Je me suis donc une deuxième fois rendue malade pour lui, je lui ai même proposé de tout plaquer pour lui, ce qu'il a refusé radicalement m'assurant que d'ici trois semaines je serai retourné avec Raymond... et il n'avait pas tort, mais à l'époque je n'étais pas très réaliste.

Comment ça c'est fini entre Nestor et moi?

A force de me pointer chez lui en pleine nuit, de se prendre la tête jusqu'au petit matin et de solder tout ça par un câlin non-abouti, je me suis rendue compte que ça ne menait à rien. Après plusieurs boycottage de sa part... j'ai ENFIN lâché l'affaire.

Deux mois plus tard je me séparais définitivement de Raymond. Une nouvelle ère dans ma vie sentimentale a débuté. Jamais je n'ai voulu commencer une véritable histoire avec Nestor. Pourtant il fut ma première passion, avec tout ce qu'il y a de destructeur, d'immature et d'intense. Je pensai ne jamais m'en remettre. Et surtout je ne trouvai plus de saveur à mon existence sans passion... je pensai que ça ne m'arriverai plus jamais... (si j'avais su!)

Il était mon ivresse, notre histoire une bouteille, nous étions alcooliques.

Maintenant:

Et bien nous nous sommes perdus de vue quelques mois... On s'est revu dans des circonstances tout à fait particulières que je relaterai dans la quatrième histoire d'amour. Depuis nous sommes... amis, non plus que ça, nous sommes complices. La passion s'est complètement envolée. Il a une vie sentimentale quasi désertique, n'est jamais retombé amoureux, il n'est pas très beau mais c'est un type chouette. Evidemment je le vois d'un autre oeil désormais... Il n'est pas indifférent à moi et me dit à chaque fois qu'on se revoit (tous les 6 mois environ) qu'il regrette amèrement de n'avoir jamais essayé de construire quelque chose avec moi, il me dit souvent qu'il rêve de nous et nous voit mariés,etc... (ça fait beaucoup de bien à mon égo!!!)

Je l'ai vu avant hier d'ailleurs, et je l'ai trouvé (à ma grande surprise) gentil, voire adorable (ce qu'il déteste) mais j'avais gardé une image de lui tellement dure, il m'en a tellement fait baver...

Comme on se voit peu (c'est un solitaire) une fois que l'on s'est quitté avant-hier, je lui ai envoyé par texto: "ça serait bien qu'on se revoit avant six mois!"

Ce à quoi il a répondu: "On peut réduire le temps de moitié et se revoir dans trois mois, et ainsi de suite... Comme ça d'ici 4 ou 5 ans on ne se quittera plus..."

Voilà!

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