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Le blog du coton tige
31 janvier 2006

Je l'ai aimé à en crever et je ne m'en rapelle

Je l'ai aimé à en crever et je ne m'en rapelle plus.
C'était l'homme de ma vie.
Il n'y en a pas eu 36 des hommes de ma vie, pas comme dans la chanson de Benabar, non non tout-petit-ami-virtuel, il n'y en a eu qu'un.
L'homme. Le mien.
Je l'ai aimé à en crever. D'ailleurs j'ai voulu crever.
Bien sûr il ne s'apelle pas Jeannot en vrai mais pour toi tout-petit-ami-virtuel c'est Jeannot.
Alors bien sûr Jeannot ça t'évoque pas grand chose.
A peine un mec de plus dans le palmarès du coton tige, mais ça c'est parce que tu ne sais pas.
Tu ne sais pas combien je l'ai aimé.
Hop hop hop! je t'arrête tout de suite, tu es en train de te dire qu'on a tous eu une grande histoire d'amour qui nous a fait mal et blablabla.
Non non non tout-petit-ami-virtuel, tu fais fausse route.
Cet amour là, il fait si mal que je SAIS moi, qu'il est unique.
Il avait 25 ans et moi 21.
Il était vendeur et j'étais caissière.

Il avait une nana bien sûr.
Bah oui c'est Jeannot quand même, celui qui n'est fidèle qu'à sa plante verte.
Et nous nous sommes aimés à faire péter les vitres.
6 mois.
oh bien sûr, je la vois d'ici ta petite mine déconfite...
Quoi on n'était pas riches, beaux et célèbres?
C'est quoi cette histoire on ne peut plus banale, voire même un peu médiocre, d'amourette de supermarché?
Ma plus belle histoire d'amour.
Une sexualité inégalée. Indescriptible. Inracontable.
Un immense amour.

Et puis bien sûr ça a merdé.
J'avais l'impression qu'il ne m'aimait pas autant.
Qu'il ne comblait pas mes manques.
Alors que seule moi peut m'aimer. Mais ça je l'ai compris plus tard.
Lui, éternel malheureux, qui sait si bien se faire aimer et si mal rendre heureuse.
Je suis devenue folle de désespoir.
La dépression c'est insidieux.
On croit que ça n'arrive qu'aux autres.
Moi si forte?
Et puis je me suis écroulée, comme un petit tas de sable qui s'effondre.
Attention tout-petit-ami-virtuel, je n'avais pas d'idées noires comme en ont de nombreuses ados mal dans leur peau.
Non non non, je ne parlais pas de suicide comme d'une nouvelle marque de fringue.
Je voulais juste que ça s'arrête.
Avec toute la rage de mon impuissance de merde.
J'ai maudis le Samu.
Détesté quand ils m'ont piqué le doigt.
Oublié les mots inquiets de mon papa "tu vas pas recommencé hein, tu vas pas recommencé hein?"
J'ai vomis de l'eau.
Et puis les tremblements incessants.
Et le lendemain mon visage méconnaissable.
La bouche qui tombe.
Les yeux exhorbités.
Et les larmes de ma soeur quand elle voit mon visage.

Et puis trois semaines à l'HP.
Soit je te dis tout, sois je me tais.
comment te faire comprendre...
Non non non tout-petit-ami-virtuel, à l'HP il n'y a pas que des fous.
Il y a aussi des cotons tige cassés.
Et puis il y a le psy qui s'endort, qui s'en fout, qui médicalise.
Une caricature des psy à lui tout seul.
Seropram, Lysanxia, Dépakote.
Je ne regarde même plus la télé, moi qui adore la télé.
Les médicaments t'empêchent de penser.
Je fume toute la journée.
Je dors au soleil, on est en Juin.
Près de moi le fils Depardieu. Fou.
Perdu dans sa douleur.
Je ne parle que de Jeannot.
Ne vit que pour Jeannot.
Ne respire que Jeannot.
Et puis pouf je ne mange plus.
Et je ne m'en rend même pas compte.
Mes vaines et ridicules tentatives ne marchant pas, je tente de mourir à petit feux.
J'arrête de m'alimenter.
Je peux compter mes os désormais.
Et le psy ne trouve pas mieux que de me rajouter un médicament.
Une dépression, tu penses que ça ne s'arrêtera jamais.
Que tu seras ainsi toute ta vie.
Il y a les Cons, qui te disent que eux, s'ils avaient voulu se foutre en l'air, ils auraient réussi.
Que eux, ils n'auraient pas pris des médocs, que eux ils se seraient jetés sous un train.
Bien sûr.
Il y a les Sages qui te disent "il n'y a que le temps tu verras".
Mais non je ne veux pas voir, ça c'est la pire chose qu'on peut te dire, parce que le temps tu n'en peux plus.

Après l'HP c'est encore pire.
Je peux pas te raconter toutes les souffrances.
Pas les miennes.
Celles des autres que tu bousilles.
Mon papa qui m'apporte un bouquet de roses que rien que d'en parler j'en ai les larmes aux yeux.
Mon papa il ne sait pas s'exprimer avec les mots.
Mais il m'aime.
et puis il y a Jeannot qui fait tout de travers.
Qui a mal.
Et qui m'abandonne.
Moi et mes rêves.
Il y a tous les gens qui m'ont hébergés, il y a celles qui m'ont fait prendre des bains, celles qui ont essuyés toutes mes larmes, celles qui ont répondu un million de fois à mes "pourquoi...".
Celles qui m'ont aimé comme personne n'a su le faire.
Il y celle qui m'a secoué.
Et puis il y a Presque Copain.
Qui m'a sauvé.

Hier soir j'ai passé la nuit avec Jeannot.
Je ne l'aime plus.
Je ne le désire plus.
Je ne me souviens plus.
Et c'est grâce à ça qu'aujourdhui je vis.
Parce que j'ai oublié combien j'ai pu l'aimer.
Mais le pire tu sais, c'est de se dire: "tout ça pour ça."

J'ai essayé tu sais, tout petit-ami-virtuel, mais j'ai pas réussi à tout te raconter cet épisode de ma vie.

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Commentaires
Y
"Et puis il y a Presque Copain.<br /> Qui m'a sauvé."<br /> <br /> As tu dit à Presque Copain l'importance de ce qu'il a fait pour toi ?
A
etonnée , de n'avoir pas encore avoir eu l'impression de te croiser au detour d'une note. D'avoir l'impression de m'etre plongé dans ton regard , et pouf ... cette note... l'emotion... l'empathie et entendre ta vie ... .<br /> et voici que je te vois , t'entre apercois a peine oui... mais te voila ^^ comme quoi !
A
etonnée , de n'avoir pas encore avoir eu l'impression de te croiser au detour d'une note. D'avoir l'impression de m'etre plongé dans ton regard , et pouf ... cette note... l'emotion... l'empathie et entendre ta vie ... .<br /> et voici que je te vois , t'entre apercois a peine oui... mais te voila ^^ comme quoi !
L
Quel chemin, que de souffrances, et comme tu le dis si bien "tout ça pour ça"...<br /> Bises d'un tout petit ami virtuel.<br /> <br /> LeSumo
L
Tendre Bisous tout doux
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