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Le blog du coton tige
6 février 2006

Atroce

Vendredi soir je vais au cinéma avec ma grande soeur.
On va voir "Je vous trouve très beau" (à voir).
Conclusion:
-   Moi aussi je veux vivre dans une ferme et faire des concours du plus gros lapin, tombée amoureuse du fermier, manger des pique-niques dans les champs et être heureuse.
-   Michel Blanc joue admirablement bien.
-   Ce n'est pas un film triste pourtant une sentimentale-du-dimanche a gêné tout le monde avec ses reniflements intempestifs et c'était moi. (mais pourquoi ça m'a fait pleurer au juste?)

Après cette séance ciné je rencontre un jeune homme avec qui j'ai dialogué sur un site de rencontre.
Déception totale, il a 23 ans, en fait 18, n'est pas spécialement plaisant physiquement, mais semble très intéressant. Si bien que je reste discuter avec lui un bon moment.
Jusqu'à ce qu'il me raconte un grave accident qui lui est arrivé il y a un mois et qui a causé plusieurs décès.
Là je le sens un brin dérangé, il bouge sans arrêt, deviens hyper mal à l'aise, je me demande si il ne va pas me faire une crise d'épilepsie sous le nez. J'essaie vainement de changer de sujet. Trop tard, il n'est définitivement plus dans son assiette et moi assez gênée.
Je rentre donc chez moi en taxi (payé par le jeune homme s'il vous plais!) un brin déboussolée.
Je me couche seule, et j'apprécie ce moment merveilleux qu'est le passage dans les bras de morphée après une longue et éprouvante soirée, en sachant que le weekend ne fait que commencer...

DRIIIIIIING!!!!!!
Hein quoi qu'est ce qui se passe, quelle heure il est, je suis à la bourre, quel jour on est????????
7h00 affiche sereinement mon réveil. Qui ne sonne pas.
C'est la porte qui sonne. Je me lève comme un élastique et m'en vais voir qui ose sonner à ma porte un samedi matin à 7 heures du mat.
A part Presque Copain je ne vois pas qui ça pourrait être.
Je te le donne en mille tout-petit-ami-virtuel,
c'est l'ami Pedro.
J'ouvre éberluée.
- "t'es toute seule?
- oui..."
Et là il se barrre en courant prévenir son taxi qu'il peut repartir.
Mouais.
Je lui signale calmement que j'aurai pu ne pas être seule et que c'est un peu gonflé de se pointer à cette heure-ci chez moi.
Il sourit bêtement, me dit qu'il a galéré comme un malade pour venir chez moi et me demande si il peut prendre une douche.
Et là, je saisis:
Il est complètement raide bourré.
Je me recouche pendant qu'il est sous la douche et réfléchis.
Euh... j'ai pas du tout envie de me faire sauter par l'ami Pedro alcoolisé.
Et je repense à ma psy.
"...prendre soin de moi..."
Je ne veux pas dormir avec Pedro. Qui c'est ce type qui croit qu'il peut se pointer chez moi à n'importe quelle heure et me sauter à sa guise?
Je ne veux pas que Pedro reste.
Pedro ne me veut pas de bien. Il ne prend pas soin de moi. Il ne pense qu'à sa gueule, sa bite et à la limite à mon cul.
Je veux qu'il s'en aille.

Acte un:

Pedro sort de sa douche -que dis-je... de MA douche- et me balance une brosse à dents dans la gueule.
- "c'est quoi cette deuxième brosse à dents? c'est à qui? c'est toi qui te tape tous les mecs, tous les soirs hein!!!..."
Je rapelle qu'il est complètement bourré.
Légèrement énervée, je lui demande calmement pour qui il se prend à se pointer chez moi à cette heure-ci et à se permettre de me balancer horreurs et brosse à dents dans la tronche alors que -je le rapelle- nous ne sortons plus ensemble -et ce à son initiative- et que lui aussi s'est tapé une autre nana il y a peu.
De plus cette brosse à dents n'appartient qu'à Presque Copain, avec qui il n'y a pas la moindre ambiguité.

Au vu du comportement on ne peut plus incohérent et instable de l'ami Pedro je commence à ne plus faire ma fière du tout et à réaliser combien son degré d'alcool dans le sang doit être élevé.
Il n'arrive quasiment pas à garder les yeux ouverts et commence à être violent dans ses gestes et ses paroles.

Acte deux:
Il sort de la salle de bain vêtu du peignoir de Miss Acide.
Là j'élève un peu la voix, lui fait part de son erreur et lui demande d'aller prendre une autre serviette.
Il revient avec MON peignoir, qu'il jette par terre après s'être essuyé.
Je lui demande si il ne se moque pas de moi, et lui signale de ne pas jeter mon peignoir par terre.
Il est mort de rire.
Il ramasse mon peignoir.
Et me le jette dans la gueule.

Là ça ne me fait plus rire du tout.
Je le sens borderline.
Alors je prend ma plus douce voix et lui explique que je préfèrerai qu'il rentre chez lui  et qu'on se voit plus tard, dans l'après-midi pourquoi pas, quand il aura décuvé, parce que là il est complètement bourré et que c'est pas génial.
Bien sûr il me soutient qu'il n'est pas bourré. Il tente de ma caresser, me dit qu'il a envie de moi.
Je lui répond que je ne suis pas trop bien réveillée que j'ai envie qu'il rentre chez lui.
Il n'y croit pas une seconde.

Acte trois:
Il retourne dans la salle de bain et j'entends qu'il fait tombé tous mes shampoings, savons, déo, etc de l'étagère.
Je me lève et constate les dégats. Tout est par terre. Et une bouteille de talc a repeint ma salle de bain en blanc. Je m'énerve.
Et Pedro me dit que c'est pas lui.
Bah non c'est moi tiens! par télépathie.
Je le rapelle, il est complètement bourré.
Je prend un ton plus ferme et l'incite à partir.
Il commence à comprendre ce que je lui répète depuis une heure et me dit qu'il est vraiment adorable de m'avoir fait cette surprise et que je devrais être reconnaissante.
Je lui explique que je ne l'ai jamais invité chez moi, et qu'il N'EST PAS mon petit ami, par conséquent il n'aurait pas dû se pointer chez moi comme ça.
Je le sens de plus en plus violent.
Je me radoucis et lui dis qu'il devrait rentrer dormir chez lui et qu'on se voit après c'est promis-juré-craché.
(je sais dans ma tête qu'il n'en est rien, mais à ce stade là seule chose qui m'importe c'est que Pedro ne s'énerve pas et qu'il se barre sans qu'il y ai trop de dégâts).
Pedro s'assoit sur mon lit. Me caresse, me dit qu'il veut passer la nuit avec moi, me faire l'amour, etc.
Je lui répète que c'est pas une bonne idée, qu'il est trop bourré.

Acte quatre:
J'envois un texto à Presque Copain en cachette.
"au secours".
Presque Copain m'apelle aussitôt. Je prend mon air le plus détaché et raconte la situation à voix haute comme s'il s'agissait de quelque chose de drôle. Pedro me regarde. Presque Copain sent la détresse dans ma voix.
Je passe mon portable à Pedro et Presque Copain tente de raisonner Pedro en lui disant de partir.
Pedro redescend sur terre, raccroche le téléphone et me dit "ah bon tu veux que je parte?"
Je confirme.
Il me dit qu'il ne peut pas rentrer car il n'y a plus de transport vu qu'il est 3 heures du mat.
Je lui dis qu'il est 8 heures. Et qu'il y a tous les bus qu'il faut.
Il me dit qu'il n'a pas les clés de chez lui. Je lui explique qu'il vit avec ses parents et qu'ils lui ouvriront.
Il tente de me convaincre de rester.
Il réalise que je ne veut vraiment pas de lui.
Il devient mauvais.
Il se rhabille, m'insulte.
Fouille dans les poches de sa veste et trouve des clés. Ce ne sont pas les siennes.
Ce sont des clés avec un porte-clés rose en forme de coeur.
Il croit que ce sont mes clés.
Je le rapelle, il est complètement bourré.
Je lui explique le plus doucement possible que ce ne sont pas mes clés.
Il deviens violent.
Je me met à trembler.
Il se lève, me fait un monologue sur le fait "qu'il me kiffe, que je suis un monstre, une pute, que lui il est gentil..."
Il est à bout de nerfs. Il explose.
Il jette ma chaise de bureau en l'air, et vire toutes mes affaires par terre, il claque la porte en m'insultant.
Je saute de mon lit et m'enferme à clés.
Je fond en larmes. Je n'arrive pas à me calmer.
Presque Copain m'apelle, me dit qu'il est sur la route, qu'il arrive.
Je pleure.
J'ai peur.
Et j'ai raison, Pedro revient.

Acte cinq:
Il tape à ma porte, hurle dans le hall.
Il croit avoir pris une veste à moi par erreur, et oublié sa propre veste chez moi.
En réalité Pedro revient d'une soirée et a dû se tromper de veste là bas. C'est pourquoi il a des clés dans sa veste qui ne sont pas les siennes.
Il veut rentrer.
Je refuse. Je lui dis de partir. Il ne part pas.
Je pleure de plus belle.
Il me dit:"mais pourquoi tu me prends pour un psychopathe?"
Je lui répond: "mais parce que T'ES un psycyhopathe!!!"
Je menace d'appeller les flics.
Il veut que je sorte lui parler dehors. Il insiste. Je refuse.
Au bout de dix minutes il part.

Presque Copain arrive une demie-heure après. Je suis en larme.
Je vais pleurer toute la matinée, incapable de me calmer, ni de m'endormir.

Pedro va me téléphoner deux heures après en me disant "c'était un peu bizarre tout à l'heure,non?"
Je lui répond que je ne veux plus le revoir, qu'il me laisse tranquille. Il veut des explications.
Quand il réalise que ma décision est prise il m'insulte et je raccroche.
Il me rapellera deux fois, et je ne décrocherai pas.

C'est fini les mecs qui ne prennent pas soin de moi. C'est FI-NI.
Je préfère être seule.

Je déteste l'alcool. Je ne bois jamais. Non pas par principe mais par goût.
Les gens qui boivent ne m'ont jamais dérangé. Je suis méga ouverte, méga tolérante.
Mais là ça m'a fait peur.

Une peur terrible.

Quand je repense à Pedro désormais je revois son visage déformé par l'alcool, son haleine fétide, son comportement violent.
Et il m'insupporte, me dégoute.
Mais au final c'est moi qui me déçois.
Comment j'ai pu me taper une merde pareille pendant trois mois?

L'échec est formateur.
Je veux un bisounours.

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Commentaires
J
tout a fait d'accord avec Yohm car j'ai été com ce pedro. Ton histoire me rappelle ce gouffre dans lequel je suis entré.<br /> Cet homme est malade, dans le sens pathologique. LE chemin est de pouvoir l'accepter. PArcontre tu es la derniere personne qui doit essayer de l'aider.Ce n'est pas rendre service de répondre a ses sollicitations, bien au contraire il est jaloux certes mais surtout ne supporte plus l'idée que tu ne "sois plus à lui" il souhaite simplement te posséder, que tu soit servile, la notion d'Aomur lui est d'ailleurs peut etre devenue etrangère. il est sur un autre niveau. Une seule chose à faire coupé définitivement les ponts. JE me sens fragile, j'en parle, mais ai été tellement malheureuc de voir mes comportement a froid que je vais voir un psy pour m'aider. Et à tous qui faites des raccourci sur l'alcool, quend je bois je suis love, beaucoup d'humour (parait-il ;)) et tres joyeux... Comme quoi...<br /> Bon courage Coton
Y
Bien évidemment je suis d'accord avec tout le monde sur le fait que l'alcool est un révélateur de la personnalité. Du moins d'une partie inconsciente de la personnalité. Mais en lisant l'histoire qui s'est déroulée ce dimanche matin, je ne peux m'empêcher de retrouver les mêmes schémas qu'utilisent cette catégorie d'hommes qui battent leurs femmes. Méfie-toi, Coton Tige. Ce gars-là est en train de tisser sa toile autour de toi. Je me rassure en me disant que tu es bien entourée et que tu sauras réagir. Mais méfiance quand même car si tu le laisses faire tu vas doucement glisser vers la servitude. Ce gars-là va débarquer à n'importe quelle heure du jour et de la nuit (ce qu'il fait déjà) pour te retourner le cerveau et te faire culpabiliser. Tu deviendras son jouet, son instrument. Evidemment les sentiments et l'histoire de votre couple te font pondérer les choses, mais regardes la situation objectivement : comment se fait-il que tu autorises une personne mal intentionnée à rentrer chez toi et prendre ses aises alors que TU n'en as pas envie et que TU ne l'as pas décidé ? C'est un pervers, Coton Tige, et il te manipule déjà, que tu le veuilles ou non. Dégage-toi de son emprise avant qu'il ne soit trop tard.
N
Même moi qui ait pas mal consommé dans ma jeunesse, je trouve son comportement intolérable.<br /> <br /> Quand on boit, on sait bien qu'on perd une partie de son contrôle. Mais quand on en arrive là, il faut arrêter d'urgence.<br /> <br /> A moins que tu ne veuilles jouer à la femme battue, il faut mettre un terme définitif à votre relation. C'est sans appel.
L
Entièrement d'accord (comme souvent) avec LoganSan : cette situation t'a révélée la face noire du PEDRO.<br /> <br /> Pour être positif, maintenant tu as une bonne raison de ne plus le voir.<br /> <br /> J'espère (vu qu'il lit sûrement le blog) qu'il aura l'intelligence de comprendre que votre histoire est finie (quand le cristal est rayé, la suite est inutile ...)<br /> <br /> Bravo pour ta maîtrise de la situation : la première fois, ce n'est jamais évident ! tu vois, finalement tu sais être diplomate :-)<br /> <br /> A mon avis, c'est mieux que meilleur copain ne soit pas arrivé à temps : la situation aurait pu se compliquer.<br /> <br /> S'il s'accroche, appelles les flics : pour eux c'est un simple "différent" comme ils en ont des milliers ; ils savent généralement très bien gérer cela ; il n'y a aucun état d'âme à avoir<br /> <br /> Loulou
M
Si précieuse Coton Tige...<br /> <br /> Je te dis, il est effrayant ce Pedro. À mon avis, tu aurais bien pu appeler les flics (enfin, c'est moi qui dit ça, assise à mon ordi, au Québec, et qui connais Pedro que par tes descriptions....) - mais il ne faut pas "niaiser" avec ça (au fait, en France, vous dites ça, "niaiser"?... sinon bien euh... disons qu'il ne faut pas prendre ça à la légère). <br /> <br /> Comme LoganSan, PeterParker et JohnLocke l'affirment, l'alcool, loin d'excuser des comportements, peut en fait révéler la vraie nature de certaines personnes. Sois prudente. Je pense aussi (à l'instar de Defy) que tu devrais tenter d'avoir de la compagnie pour les nuits qui viennent. Et si Pedro a le malheur de se pointer de nouveau à ton appart, tu peux lui dire de partir et s'il insiste, tu téléphones vraiment aux flics. ... Puis, si t'as le goût (?!) de le revoir, un jour, pour "voir", pour qu'il s'explique... (même si je ne le recommande pas), bien assure toi de faire ça avec quelqu'un d'autre près et dans un lieu public.<br /> <br /> Il est complètement malade, ce Pedro. Je le déteste vraiment, à présent.<br /> <br /> Enfin, tu suis vraiment ton intuition: tu as toujours bien su le faire. Sois prudente et prend soin de toi. (je t'écris un courriel très bientôt - je suis débordée avec le boulot).
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