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Le blog du coton tige
7 mars 2006

...

Qu’est ce qui me fait vraiment peur ?

Je ne suis pas spécialement peureuse, voire même quand je m’y met sérieusement je peux être très courageuse. Mais il y a certaines choses qui me font peur.
Le sentiment de peur n’est pas l’objet de mon post en fait, c’est juste prétexte.

Un prétexte pour te raconter un truc révoltant, un truc que je m’étais juré de raconter, et ce blog me semble même on ne peut plus approprié pour ce que j’ai à raconter.

Ma dépression tu te rappelles ?

2004, Jeannot, les tentatives de suicide, les médocs, l’HP.
Bon évidemment des tentatives bidons j’en ai fait plus d’une.
Trois exactement. Seule la première était impressionnante.

Bon je te raconte la seconde alors.

C’était fini entre Jeannot et moi, je ne m’alimentais plus, pesais 45 kilos, ne travaillais pas, fumais un paquet par jour et carburais au thé.
J’étais bourrée de médocs et sortie de l’HP.

Je ne parlais que de Jeannot, vivais Jeannot, respirais Jeannot, rêvais Jeannot.

Et Jeannot me sautait encore de temps en temps.

Oh c’est pas lui qui venait me chercher, pas monstre à ce point là le Jeannot !

Non non, c’était moi qui faisait le pied de grue en bas de chez lui, bourrée de lysanxia, totalement dépourvue de retenue, savoir vivre et fierté.

Je n’en avais rien à foutre de rien. Rien ne me faisait peur.

J’avais découvert un cocktail génial : un joint + lysanxia.

J’étais tellement bien que je me barrais de chez Grosse Bite (un vague ex) en pleine nuit, et que j’allais me pointer chez Jeannot.

C’est fou comme je garde de bons souvenirs de ces moments apocalyptiques.

J’étais complètement défoncée, je marchais seule dans la rue, et je chantais.

Je t’explique : je ne chante jamais. Alors si je chantais à ce moment là, c’est vraiment que je devais être bien. J’étais bien parce que j’allais vers chez Jeannot. Et le simple fait d’être dans sa rue en bas de chez lui me comblais de bonheur.

Et puis je faisais du stop.

J’ai fait énormément de stop durant cette période.

Et tous les conducteurs me disaient : « Vous savez mademoiselle, vous ne devriez pas faire du stop par ici et à cette heure, il pourrait vous arriver quelque chose… »
Et moi je soupirais.

Je n’avais qu’une envie c’est que l’un d’eux m’égorge une bonne fois pour toutes, mais je ne tombais que sur des gentils !!!

Je te rappelle tout-petit-ami-virtuel qu’à l’époque j’étais suicidaire, je traversais les boulevards les yeux fermés dans l’espoir qu’on m’écrase, et je bouffais des médocs comme des M&M’s, alors je n’avais peur de rien (quoique… voir la suite).

Bref une fois arrivée en bas de chez Jeannot je le harcelais sur son portable, son interphone, et au bout d’un moment il cédait, me faisait monter chez lui, essuyait mes larmes, hallucinait sur mes tremblements, ma maigreur et mon regard, et au final : me sautait.

Et puis un jour que je déprimais à deux cent pour cent dans mon lit, Meilleure Amie m’appelle. Je décroche le téléphone et elle me dit : « Coton Tige, je viens d’avoir Jeannot au téléphone. »

Sa voix me glace.

« Il n’est plus amoureux de toi. »

Tu ne peux pas t’imaginer un instant l’effet que ça m’a fait. Non non, inutile de me dire que tu sais ce que ça fait, impossible, je peux t’assurer que tu peux pas t’imaginer.
Ma vie, mes 22 ans, ma fraîcheur, mes espoirs, mes réussites, mon amour, ma raison d’exister, mon passé, mes failles, ma force, tout ça est parti en fumée à l’instant où Meilleure Amie m’a dit ça.

J’ai explosé mon portable contre le mur et fait ma deuxième tentative de suicide.

Le pire dans tout ça c’est Meilleure Amie.
C’est elle qui a téléphoné à Jeannot pour discuter de mon état.
C’est elle qui lui a dit : « non mais franchement, tu l’aimes toujours ou pas ? »
Et lui a répondu : « J’aimais

la Coton

tige d’avant, mais celle-là je ne la connaît plus. »

Mais l’exactitude de ces propos je ne l’ai su que bien plus tard, pourtant cette petite précision était il me semble, indispensable.

Et cette gourde de Meilleure Amie qui me savait dépressive et suicidaire mieux que personne me passe tranquillement un coup de téléphone pour m’annoncer que l’amour de ma vie ne m’aimait plus.

Et bien oui car même si Jeannot et moi nous étions séparés, celui-ci n’avait pas cessé de m’aimer du jour au lendemain, et vu que nous recouchions encore ensemble quelque fois j’avais eu la naïveté de croire qu’il continuait de m’aimer comme avant. Sauf que moi je n’étais plus comme avant.

Bref je m’éparpille, je m’éparpille, et tu dois te demander tout-petit-ami-virtuel où je veux en venir avec mon histoire de peur qui n’est pas l’objet de ce post mais son prétexte…

J’avais donc déjà fait un séjour de 3 semaines dans un HP. Une clinique privée digne d’un Club Med.

Et là j’ai atterri dans un autre établissement, une institution publique, dont malheureusement je ne citerai pas le nom.
Les urgences m’y ont transféré de nuit.

C’est là « la peur » dont je veux te parler.

Allez je ménage le suspens, tu auras la suite quand j’aurai davantage de temps.

Et si vraiment tu t’emmerdes, tu peux essayer de deviner, mais ne t’attend pas à un truc atroce non plus hein, imagine ce qui a pu me faire vraiment peur dans cet HP public.

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Commentaires
L
Ce que tu as vécu je l'ai déjà vécu et ça il y a quelques mois : tentative de suicide à répétition, joint, médocs, alcool, connard de mec,...Mais heureusement pas les HP parce que la je crois que j'aurais pas survécu à cette ambiance si froide et antipathique...
M
C'est difficile d'imaginer la peur de quelqu'un d'autre. Il est possible que dans cet etablissement publique on pratiquait des electrochocs. Alors face a la perte temporaire de memoire et a la violence du procede sur le corps des autres pensionnaires, tu as pris peur, peur que tu doives en passe par la pour t'en sortir, peur que tu ne pourrais plus faire marche arriere.
M
Je ne sais bien pas ce qu'a pu être ta peur. Ce que les autres amis virtuels racontent semble faire du sens.<br /> <br /> Mais moi, je t'avoue que j'aurais eu pas mal peur pour toi, t'avoir connue à cette époque. Contente que tu sois mieux.
R
Coton tige, j'ai failli t'écrire quelque chose sur la peur que je n'éprouve pas.<br /> Quelque chose de long et d'intime.<br /> J'ai renoncé.
D
Y'avait des épinards à la cantôche ? Té, l'horreur absolue !
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