Mercredi c'est champignons de Paris.
Vendredi soir je suis sortie du boulot un peu tard, je me suis assise devant l'établissement où je bosse et j'ai attendu Presque Copain en écoutant Gaspard Batlik dans mon mp3.
J'étais bien.
Il faisait bon, un gros week-end de trois jours m'attendait, et j'avais le moral.
Et puis j'ai tourné la tête à gauche. Bah oui, l'annonce de ce joli week-end m'enthousiasmant, l'oubli temporaire de mon célibâgne aidant, je me suis laissée aller à deux-trois pensées joyeuses.
Et puis j'ai tourné la tête à gauche.
Comme ça.
Et je l'ai vu.
Revu devrais-je dire.
Le graffiti atroce là, l'énorme et dégoulinante putain de déclaration d'amour de merde sur le mur de MON boulot:
" je t'aime mon étoile filante".
Armée d'un courage sans limite, ébouriffée de haine, j'ai farfouillé dans mon sac dans l'espoir de trouver un stylo/feutre/crayon/silex/peu importe afin de rajouter en dessous du graffiti, l'air de rien, en minuscule, un joli-tout-mimi "allez vous faire enculer".
Et puis je me suis retenue.
Bah oui on sait jamais.
T'imagines si je me fais choper en pleine action par une de mes petites mamies?
Non. Par respect pour mes résidents, par soucis d'indulgence face à cet amour débordant, j'ai préféré tourner la tête.
Alors samedi j'ai failli acheté un maillot de bain. Et puis j'ai repensé à mes fesses.
Bon, j'me suis dis "attend encore un peu". Bah oui de maigrir quoi. Je veux pas faire une crise cardiaque dans la cabine d'essayage en découvrant l'étendue désastreuse de mes double-fesses saucissonnées dans un micro-maillot-fluo.
Ensuite je suis allée à un anniversaire avec Nestor.
Nestor est encore un peu amoureux de moi.
Pour savoir qui est Nestor tape 1. (http://vieducotontige.canalblog.com/archives/2005/09/08/788244.html)
Dimanche j'ai barbequiouté en famille.
Lundi j'ai encore FoiredeParisé, et le soir j'ai revu Jeannot.
Et ce matin en arrivant au boulot je me suis vautré sur les fesses. Bah oui, on m'a dit "en Mai fais ce qu'il te plait". Moi docile, je m'habille légèrement, je met des chaussures d'été et des petits tee-shirt taille 8 ans.
Et puis très bizarrement en ce joli mois de Mai il pleuviotte.
Le sol est mouillé.
J'ai fait un vol plané mon tout-petit-ami, dont ma fesse gauche se souvient encore.
Je me suis rétamé comme ça faisait bien longtemps que ça m'était pas arrivé.
Et quel fut mon réflexe?
De regarder fébrilement à droite, à gauche, pour voir si quelqu'un se bidonnait en me regardant.
Par chance seules les tulipes du jardinet d'à côté se gondolaient de ma chute.
Résultat je suis arrivée à la maison de retraite et j'ai pleuré.
C'est bête hein? Comme les enfants. Parce que je suis fatiguée en ce moment, et parce que j'avais vraiment pas envie d'aller bosser aujourd'hui, et surtout parce que ma chute spectaculaire m'a fait peur.
C'est pour ça que j'ai pleuré.
Hier soir je suis passée du virtuel au réel avec Larouquine et Gauthier, c'est toujours étrange de comparer l'image qu'on avait des blogueurs et ce qu'ils sont en réalité.
Larouquine est celle qui m'est apparue comme la plus fidèle à l'image que je me faisais d'elle.
C'est une jeune fille intelligente et fragile. Qui n'a pas peur de brûler ses ailes. Et qui va se les brûler.
J'avais envie de lui dire fais attention petite rouquine, tu vas y laisser des plumes, prend soin de toi, protège-toi. Et puis j'avais oublié que les conseils ne servent à rien. Que seule l'expérience te fait grandir.