Vendredi c'est canelloni.
Est ce que je suis devenue ce que j'aurai voulu être à mon âge?
Ou j'en suis avec mes rêves de petite fille?
Moi j'étais pas une petite fille très chouette. J'étais un peu peste, pas super jolie. Ma maman me qualifiait de "commandante" avec un ton si péjoratif qu'aujourd'hui ça sonne en moi comme un "méchante".
Mais j'avais des rêves.
En relisant mes très vieux journaux intimes (décorés d'emballages de yaourt et ornés de vieux bracelets brésiliens cassés) j'ai lu que mes rêves professionnels étaient de deux sortes:
Je voulais être mannequin ou écrivain.
Rien que ça.
Bah oui d'abord parce que quand j'étais petite j'étais toute maigre, alors tout le monde me disait que je pourrai être mannequin. Et moi, naïve, confiante, je me faisais doucement à l'idée. Je m'étais renseignée et au final ça me disait bien de marcher sur des podium toute ma vie.
Sauf qu'on m'avait pas dit qu'il fallait être exceptionnellement jolie.
Pas que je sois moche comme un pou non plus, mais entre la Casta et moi par exemple, y a comme qui dirait une toute petite différence.
(mes dents sont plus belles)
Bref, la pré-adolescence et ses charmants points noirs arriva et je jetais finalement mon dévolu sur une carrière plus studieuse.
Ecrivant régulièrement des journaux intimes, je me suis tout naturellement sentie la fibre littéraire. Et le métier d'écrivain m'est ensuite apparu comme une évidence.
C'était sans compter l'adolescence. Passé 13/14 ans, mon goût pour les études s'est très légèrement modifié au profit d'un goût certain pour le maquillage et par extension, pour les garçons.
Oh, c'est pas que les Mâles Testiculés du collège soient vraiment exceptionnels hein, mais les hormones commençaient sévèrement à me titiller, si bien que je passais mes samedis aprèm à m'entrainer à rouler des pelles sur ma main avec ma meilleure amie.
Alors petit à petit, mon envie de grande carrière littéraire s'est estompé.
J'ai alors réduit mes ambitions d'écrivain au beau métier qu'est celui de prof de français.
Et puis j'ai compris qu'il me faudrait travailler.
Et ça je pouvais pas. Rationnellement c'était pas possible j'veux dire.
J'ai jamais bossé.
En CE1 je ne faisais déjà pas mes devoirs, en 6ème je recopiais les exercices sur les autres dans la cour, en seconde j'étais plus assidue aux manifs lycéennes qu'aux cours de physiques, en 1ère je trichais au bac de français, et pour le bac, j'ai adopté une fine technique mise au point avec Nestor: faire semblant d'avoir bossé.
(Pour cela:
- éviter les fautes d'orthographe en français
- prendre l'étude de docs en histoire-géo et faire un tableau très clair et très propre, j'ai eu 10/20 alors que je n'ai pas appris une ligne du programme
- glisser au moins trois citations dans les copies de philo
- utiliser des phrases simples en langues et ne pas faire un étalage de vocabulaire
- commencer tous les exercices en math pour que le correcteur croit que c'est le temps qui a fait défaut et non un manque de connaissance.
résultat: 10,1 au bac, on a sauvé les meubles, ils n'y ont vu que du feu les bougres.)
Alors finalement, en étant tout à fait honnête avec moi-même la seule chose que j'avais envie de faire en terminale, une fois tous mes rêves bousillés, c'était 1: d'écrire 2: de bosser avec des gens.
Finalement j'me suis pas trop mal démerdée je trouve.
A ton tour, tout-petit-ami-virtuel: 1: ton rêve. 2: ton métier.
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